Âge des mères (suite)
L’accompagnement des très jeunes mères nécessite chaque fois une réflexion et une adaptation de nos pratiques. Quelles connaissances ont-elles de leur corps ? D’une grossesse ? D’un accouchement ? Comment être mère et adolescente à la fois ? Comment s’inscrire dans un projet de vie incluant un enfant ? Comment les différentes générations vont-elles cohabiter ? Comment subvenir aux besoins de l’enfant en prévision de la poursuite de sa scolarité ? Comment les accompagner dans leur future parentalité et simultanément les aider à mettre en place un projet de vie (scolarité, autonomie...) qui assurera leur bien-être et celui de leur(s) propre(s) enfant(s) ? C’est une thématique qui continue de nous interpeller et qui fait partie intégrante de notre pratique et de notre réflexion.
Il n’est pas toujours aisé de travailler en réseau autour de ces jeunes parents mineures (institution n’acceptant pas de jeunes filles enceintes…). Notre idéal serait de pouvoir réunir un réseau cohérent au départ de celui existant autour de la jeune mineure tout en y associant celui de l’enfant né ou à venir (et parfois également celui du père). Et ce afin de construire un projet avec les parents permettant simultanément leur bien-être et celui de leur(s) enfant(s).
Nous sommes de plus en plus confrontées à des jeunes parents mineurs pour qui une mesure de placement a été prise pour eux-mêmes dans un souci de protection vis-à-vis de leurs propres parents. Bien souvent ces jeunes approchant de la majorité, la mesure d’éloignement familial n’est pas ou plus appliquée. Ces jeunes futures mères restent donc souvent dans un milieu de vie inadéquat pour elles et leur futur enfant, faute d’application de la mesure protectionnelle. Qu’en est-il alors de leur protection, de leur sécurité et de celles de leur bébé ? Cette année, suite au confinement engendré par la pandémie COVID 19, nous avons observé encore davantage de situations de jeunes se retrouvant dans leur famille d’origine alors qu’une mesure d’éloignement devait être d’application pour elles.
Sur les 6 mères mineures, toutes ont eu à un moment donné dans leur parcours de vie un dossier au SAJ et/ou au SPJ pour elles-mêmes. (1 dossier SPJ pour un père)